Je vais essayer de vous raconter l’experience vécue lors de la visite de l’exposition de Za Wou Ki au Mamà Paris en Décembre.
Zao Wou Ki ouvre à un coeur occidental les energies de la culture chinoise et inversement. C’est à Shanghai il y a 20 ans en 1998 que je l’ai découvert lors d’une exposition qui m’avait saisie. Zao Wou Ki est en effet né à Pekin mais a vécu l’essentiel de sa vie à Paris. C’est l’attaché culturel de l’ambassade de France qui l’ai aidé à venir à PAris en 1946.
L’oeuvre de Zao Wou Ki, c’est de la musique et de la poésie retranscrites en peinture. Ce n’est pas un hasard si c’est l’ami d’Henri Michaux, de Paul Klee et d’Edgar Varèse un des précurseurs de la musique contemporaine.
O c’est avec un groupe d’aveugles que j’ai visité l’exposition.


Edgar Varèse est un des premiers compositeurs à utiliser les nouveaux sons à l’état brut pré-enregistrés. Il se trouve que mon mémoire de fin d’études portait sur ce musicien. Il crée une atmosphère sonore et des rythmes avec des masses sonores très fortes. Il fait un scandale comme Stravinsky en 1955 au théâtre des Champs Elysées où est présent Zao Wou Ki. Cette oeuvre est faites 10 ans après à sa mort en 1965.
C’est une oeuvre très lumineuse. A droite arrive un nuage sombre de couleur bleutée. Une impression de mouvement (avec technique de la brosse) . Et sur la gauche, nous pouvons aussi observer un mouvement vers le centre. Les 2 courants se rencontrent et explosent dans une multitude de petites lignes, cela semble crépiter, gicler, on imagine les masses sonores de Varèse aux cymbales.
C’est une oeuvre produite à la même époque que Pollock mais avec une démarche très différente, c’est une composition comme Varèse pas une peinture aléatoire.



Dans les années 70s, il utilise encore davantage l’encre de chine, il expérimente des nouvelles recettes picturales pour retranscrire au mieux l’humeur et les sensations du moment. Ses peintures sont parfois saturées, denses, avec des empattements, et parfois plus fluides.

« En Mémoire de May » (1972). May est sa 1ère femme ; elle souffrait de grave dépression et Zao Wou Ki avait arrêté de peindre pour rester près d’elle. C’est Henri Michaux qui l’a poussé à reprendre la peinture. Zao Wou ki utilise désormais de l’encre de chine qui donne de la fluidité à son style.
Le tableau est un paysage imaginaire. Plus on regarde vers la droite du tableau, plus la lumière avec une peinture diluée et transparente devient sombre et empâtée. Les couleurs vibrent du orangé rouge vers le noir. Et dans ce paysage, nous observons 5 grandes traces noires denses mais qui n’ont pas toutes la même netteté et épaisseur. Ce sont comme des traces d’une vie….

A partir des années 80’s, Zao Wou Ki expérimente différents scenarios, motifs, effets de couleurs.
