Très curieux d’aller découvrir le nouveau centre d’art de Guillaume Houzé en plein coeur du marais.
Pas déçu du voyage : tout d’abord le lieu, c’est un immeuble transformé en loft avec des perspectives inédites sur les étages du dessus. On s’y sent bien avec un bar au rdc, des artistes qui discutent de leur projets, des touristes curieux, une boutique très arty plutôt originale. J’ai compris que le le lieu était concu comme un Fablab pour artistes. Nous ne sommes pas encore dans l’ambiance « coworking » . L’accueil est plus celui d’une galerie aux grosses productions que celui d’un espace collaboratif mais on peut encore espérer :).
L’exposition de Simon Fijrawa occupe ce volume inédit avec brio. Les oeuvres sont à la limite de l’entertainment, spectaculaires, accessibles mais au final l’artiste nous fait réfléchir et le voyage est émouvant.
Je vous recommande 2 oeuvres qui m’ont particulièrement marquées. Au 1er étage : Joanne (2016) pour Joanne Salley, ancienne professeur de Simon Fujirawa, ancienne miss Irlande et championne de boxe qui a connu une descente aux enfers après la publication de photos privées où elle posait nue.
Nous participons à la reconstruction de son image publique à travers des photos et un film touchant et très révélateur de notre société où la frontière est de plus en plus floue entre image publique et intimité, entre sincérité et jeu de rôle .
Joanne (2016)
Au 2ème étage : « Likeness » (2018), c’est une statue de cire d’Anne Franck à son bureau en train d’écrire son journal filmée par un robot qui tourne autour de l’oeuvre. La statue est inspirée de la statue de Mme Tussaud elle même produite à partir des quelques photos en noir et blanc que l’histoire nous a laissé. Simon Fujirawa s’attaque certes à une image collective et à notre société de l’image à l’heure de la VR et de la Réalité Augmentée.
Mais il m’a touché face à cette jeune fille plus vraie que nature, que nous apprenons à redécouvrir dans l’intimité de sa chambre. Une oeuvre puissante que l’on peut lire à plusieurs degrés jusqu’à en avoir le vertige.


Enfin pour vous divertir, vous pouvez aussi profiter du simulateur Empathy1, mieux q’un roller coaster au futuroscope (un peu décu par l’émotion et la profondeur qui s’en dégage).
Ou découvrir au 2ème étage une forme dénonciation originale de la grande consommation avec une magnifique vitrine avec les objets issus de la boutique du musée Van Gogh d’Amsterdam. Ou mieux : la découverte d’un nouveau concept de boutique qui vous permettent d’acheter les produits de 1ère nécessité qui seront envoyés directement aux migrants qui en ont besoin.