Disons-le d’emblée : les œuvres de Louis Granet sont l’expression de l’ivresse contemporaine triviale et rythmée. Il en ressort une capacité à séduire évidente. La brièveté de ses gestes nous projette dans un futur sans cesse dérobé. On aime sa capacité à parler de dessin en oubliant des réflexes trop évidents. Même si ses travaux dénotent d’un répertoire de formes post-capitalistiques souvent criards, il n’en reste pas moins agréable de se confronter à cette réalité lorsqu’elle est parfaitement bien théâtralisée comme ici.
Passé maître de la désincarnation totale, on aime la capacité de Louis Granet à s’extirper de la violence symbolique des formes du quotidien. Le sujet n’a aucune importance. Que l’on soit devant un sweat H&M, un chargeur d’iphone ou d’une poubelle, c’est la courbe et la perspective qui happent notre attention. Il n’y a pas de jugement ni même de prise de position, c’est un regard neutre et décomplexé.
L’homme incarne son temps : une naïveté réflexive hyper connectée. Il parle de son époque comme une sorte de «métalangage de la banalité» (Baudrillard). Les sujets de Louis deviennent de simples fétiches désenchantés mis au service de notre cerveau reptilien avare de couleurs et de stéréotypes. On a donc apprécié être devant un travail balisé et éduqué qui ne se laisse pas piéger par les stigmates de l’illustration.
Maylis Doucet
Une bonne vidéo
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