L’acquisition en photo (maison , sorry pour les reflets! )
(…) « Comment travaillez vous les photos qui servent de fond à vos tableaux ? Quand je fais la photo, je pense déjà à la peinture, je la recadre comme si je la dessinais. Après cette première épuration au moment du cadrage, les formes, les couleurs s’imposent comme des équilibres. Chaque voyage impose sa palette, ses matières. Si l’appareil entretient un rapport de code à la matrice qu’est le volcan lorsque je photographie mes installations pour les mémoriser, l’urgence de la photo m’intéresse. L’action de la peinture qui a recouvert la photo a du sens vis-à-vis de l’histoire de la peinture. L’image reste en filigrane. Dans son lien à la mémoire, elle fonctionne en palimpseste, même si comme à Sao Tomé elle n’est qu’un bandeau. Nous sommes trop dans l’image, elle suscite une réduction, autrefois la peinture existait au cœur d’un retable que l’on ouvrait. Il fallait aller chercher les choses, ce qui nourrissait la spiritualité. Face à l’omniprésence de l’image, j’essaie de moins voir pour plus ressentir, voir les choses autrement, par derrière, en profondeur et pour cela je privilégie la peinture. La peinture c’est un regard, le support importe peu. La seule justification, c’est celle de l’émotion de l’instant. Pour la restituer, je peux avoir recours à des produits divers comme le carborundum abrasif utilisé par les marbriers pour les tombes. À d’autres moments, j’ai travaillé le vernis au tampon des ébénistes parce qu’il est comme le feu. Grâce à ces produits, je continue de voyager sur place. (…) »
3 questions à Tony Soulié (3’31)